Visite du site de Marcoule

Afin de nous permettre de mieux comprendre le milieu nucléaire dans lequel s’inscrit le projet RICA, nos professeurs et le CEA nous ont permis de visiter le site de Marcoule.

Lors de cette visite nous avons pu voir les installations de la centrale de phénix, nous avons appris les différentes phases du cycle du combustible et nous avons découvert l’Atelier Pilote de Marcoule (APM), le bâtiment où interviendra le RICA.

Le site de Marcoule

Le site nucléaire fut créé en 1956 près de Bagnols-sur-Cèze par le CEA. A l’époque de la guerre froide la maîtrise du plutonium est très importante pour la France. Le site est donc devenu un centre de recherche dont le but était de maîtriser les phases du cycle du combustible, les premiers réacteurs nucléaires et les applications militaires et industrielles du plutonium. De nos jours la plupart des installations de Marcoule sont inactives, de ce fait le site devient une plateforme expérimentale pour les chantiers de démantèlement des centrales et autres sites nucléaires en France.

La centrale de Phénix

La première installation que nous visitons est la centrale de Phénix. C’est un ancien réacteur nucléaire à neutrons rapides refroidi à l’aide du sodium. Elle pouvait fournir à l’époque 250 mégawatts de puissance électrique. Elle fut exploitée pendant 36 ans, en tant que source d’énergie et en tant qu’installation expérimentale pour l’étude des déchets radioactifs. Elle est actuellement en arrêt et en phase de démantèlement.

Lors de notre visite nous avons pu voir la salle au-dessus du réacteur nucléaire ainsi que toutes les mesures de protections radiologiques et de manutentions nécessaires à son fonctionnement.

Nous avons également observé les salles de refroidissement du sodium, en cours de démantèlement. Il s’agit d’un grand hangar avec beaucoup de tuyauteries en serpentins. Ces tuyauteries permettaient au sodium, sortant du réacteur, de refroidir tout le long du circuit afin de transmettre cette fraîcheur une fois de retour à l’intérieur du réacteur.

L’atelier pilote de Marcoule

L’installation qui nous a le plus marquée est l’atelier pilote de Marcoule appelé aussi APM. A une certaine époque, ce fut un laboratoire de recherche qui servait à apprendre des techniques ou à tester des technologies dans le but de mieux comprendre et maîtriser le nucléaire.

Ces expériences se faisaient dans des cellules spéciales que l’on appelle cellule aveugle car aucun homme ne peut voir ou entrer dans la salle. En effet ces cellules, dont les murs sont formés de gros bloc de béton, fonctionnaient à distance. A la fin de vie de la production du site de Marcoule, certaines cellules servirent de stockage et de débarras pour des déchets nucléaires. La cellule aveugle sur laquelle nous travaillons sera la cellule 55.

L’inconvénient de ces cellules est que l’homme ne peut voir ce qu’il y a à l’intérieur. De ce fait afin de démanteler l’APM, des campagnes d’investigations en téléopérations seront initiées par le CEA. L’objectif étant de permettre au CEA d’établir des plans d’actions de démantèlement.

Pour rappel notre objectif est de concevoir un robot capable de mener cette investigation, et de cartographier la cellule 55.

Bilan de la visite

Grâce à cette visite nous voyons le projet RICA sous un autre angle. Nous prenons petit à petit conscience des contraintes liées à l’environnement dans un milieu nucléaire, à l’encombrement dans la cellule aveugle et l’ampleur de la tâche qui nous attend. Les mesures de sûreté ont pris tout leur sens durant cette visite, notamment sur la protection des personnes et les tensions que peut engendrer le travail dans ce milieu.

Tout ce savoir et cette analyse du terrain nous seront fort utiles pour le commencement du projet RICA 4.